DÉMARCHE

TECHNIQUE

Sculpture (sable, béton, plâtre)
Oeuvres-objets (bois et métal récupérés, peinture, techniques mixtes)
Peinture sur toile ou sur panneau avec ou sans incrustations diverses (dont le fil et le papier mâché)

Réalisés avec des matériaux de récupération qui sont ensuite transformés et/ou reconstruits

SON APPROCHE ARTISTIQUE

SCULPTURES

L’expression par le biais de la sculpture est un refuge de création dans lequel l’artiste consacre tout son temps. La fascination de l’artiste réside surtout dans la texture des matériaux utilisés qui évoquent la fouille archéologique, la découverte des trésors de l’art primitif et parfois des civilisations précolombiennes. L’art primitif est controversé dans la mesure où il traduit une conception évolutionniste et ethnocentrique des sociétés humaines: les sociétés occidentales étant pour « l’art abouti » s’opposant à « l’art primitif » resté proche de la nature et de l’esprit animiste. Si cette vision est largement remise en cause aujourd’hui, les expressions subsistent. La sculpture de Lynda Ritchie fait référence à une tradition culturelle millénaire dont toute la production fait partie du cœur de l’espace mésoaméricain réinventé, reconstitué avec l’imaginaire de l’artiste.

Sa technique lui est propre et consiste à creuser dans le sable un moule qu’elle remplit avec du plâtre et/ou du béton qui se fige en gardant la forme sculptée. Derrière cette matière rugueuse et usée qui pénètre les objets se dessine une histoire étrange et silencieuse enfouie dans la mémoire collective du monde, figée dans le temps. Son exploration nous plonge dans l’atmosphère mystérieuse des civilisations anciennes. Ses personnages invitent les amateurs d’art à une réflexion sur leur origine, sur le passé, sur l’Histoire. La sculpture sous cette forme particulière rend l’œuvre finale intemporelle ; elle résistera au temps, comme ces vieilles civilisations qui ont laissé derrière elles des sculptures monumentales, sans vieillir et sans se démoder. Lynda Ritchie laisse des traces d’un passé révolu dans le présent afin que l’avenir soit témoin de ce qui aura été.

Sa démarche est pertinente et issue d’une recherche pointue avec divers médiums qui se marient entre eux. Aujourd’hui, elle poursuit son cheminement artistique avec l’exploitation de vieilles portes récupérées qui portent en elles leur propre histoire. Elle en fait des paravents de bois avec l’intégration judicieuse de sculptures tout en leur donnant une cohérence calculée sur l’équilibre dans la composition.

PARAVENTS

« Mon inspiration vient d’abord des vieilles portes, j’ai toujours été fascinée par les textures et par ce qu’elles dégageaient. Je voulais leur redonner vie et les mettre en évidence. En les assemblant pour créer des paravents, j’ai réalisé des créations uniques tout en conservant le thème de l’intimité ».

Travaillant à partir de matériaux récupérés (portes, chaises, pentures, poignées, crochets, etc.) l’artiste a voulu ainsi démontrer sa préoccupation pour l’environnement. « J’aime beaucoup décaper les vieilles portes pour en découvrir l’essence originale, les couleurs qui se superposent, les traces usées par le temps, le vécu, afin d’imaginer leur histoire ». Tantôt sculptées, parfois laissées à l’état d’origine, les portes deviennent ainsi tout à fait remarquables; elles deviennent un passé qui s’intègre à notre présent.

Le visiteur peut prendre le temps de s’arrêter quelques instants et de réfléchir sur ce qui le préoccupe, dans un lieu propice et intime à l’abri des regards. L’intégration des chaises aux paravents invite le spectateur à s’asseoir pour mieux sentir ce moment particulier. Les éléments ajoutés viennent suggérer un échange et une discussion, ils invitent également aux dialogues. Vus de l’extérieur les paravents interrogent. On s’en approche pour mieux voir, on tourne autour pour apprivoiser leur intérieur. Ils sont un refuge où l’on peut s’isoler, se mettre à nu, se dévêtir, se questionner, s’abriter, se parler, se transformer, se soustraire aux regards indiscrets pour mieux se définir ou tout simplement pour méditer sur nos états d’âme.

Tout en modulant l’espace, le paravent dressé sur lui-même n’a pas besoin de mur, il habite les lieux et s’intègre à l’environnement. L’ensemble crée un espace unique où le visiteur choisit ce qu’il lui convient. Le spectateur est invité à prolonger son regard, à « porter » un regard différent sur son environnement spatial.

OEUVRES-OBJETS (PEINTURE ET TECHNIQUES MIXTES)

A venir