TECHNIQUE

Acrylique sur toile

Travaillé principalement en techniques mixtes au pinceau et à la peinture en aérosol avec des incrustations d’éléments. L’artiste utilise également de la peinture fluorescente et phosphorescente.

SON APPROCHE ARTISTIQUE

Nathalie Landry est une artiste autodidacte qui sort doucement de sa chrysalide pour déployer la poudre colorée de ses ailes encore jeunes. Derrière son travail se trouve une citation de Laurent Gounelle, écrivain et philosophe français, qui a écrit dans Les dieux voyagent toujours incognito: «les seules limites sont celles que l’on se donne». Toutefois, l’artiste perçoit l’art comme sans limite; «the sky’s the limit» comme certains se plaisent à dire. La limite est toujours humaine, mais l’art permet de s’affranchir de certaines limitations puisque c’est un espace de liberté où tout est possible.

«Je crois que l’art est juste infiniment beau, violent, étincelant et divers à la fois», explique l’artiste. L’art est sans contredit son coin de liberté, sa façon de s’exprimer au plus juste des élans spontanés de son coeur.

En peignant les émotions, l’artiste passe parfois par des périodes plus sombres, plus douloureuses, plus difficiles à vivre. Sa peinture est alors pétrie de cet état d’âme passager. On remarque d’ailleurs des titres évocateurs qui nous indiquent ce qu’elle recherche à travers la peinture: la paix, l’empathie, la compassion, le respect, etc. Parfois l’émotion est trop forte, le titre évoque la perte de contrôle, l’anxiété, l’incertitude, l’anarchie contrôlée, la nostalgie, etc. Les périodes colorées affleurent un moment à la surface et s’expriment autrement. Une oeuvre peut avoir plusieurs significations et avoir deux aspects différents selon la lumière utilisée. Ses influences marquantes viennent surtout de libres penseurs ou d’artistes qui osent dire, afin de faire réagir. Elle apprécie la réaction par l’image car une image vaut mille mots. Le discours est plus court, plus direct, plus percutant. Il devient alors art engagé. Il ne laisse jamais insensible.

L’expérimentation a joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’artiste qui a toujours cherché à extérioriser ses émotions, ses sentiments, son ressenti, par le biais de la peinture. L’utilisation de divers médiums l’a fait grandir dans l’apprentissage de son art. Son énergie s’est canalisée via l’acrylique, son médium de prédilection. Elle l’utilise en techniques mixtes, en créant de la texture, en y incrustant parfois des éléments, ou encore, en utilisant une peinture fluorescente ou phosphorescente qui transforme l’oeuvre à la black light.

Son atelier se trouve chez elle à Marieville en Montérégie. Elle y travaille à l’année. Ancien oiseau de nuit, Nathalie Landry travaille maintenant exclusivement le jour et le soir, au besoin. L’été, elle peint en extérieur. Le silence est plus propice à l’éclosion de ses idées. Sa production annuelle est d’au minimum 48 oeuvres dont le temps de création varie entre 2 heures et plusieurs jours.

Son travail se détaille en plusieurs collections. Les plus significatives sont: les petits formats (10 x 10 pouces), les arbres sucrés (tous aux titres savoureux) et les séries telles que «Je ne souhaite que la paix», «Westfalia», «Noir et Blanc» et la série «Diptyque et triptyque». Dans ces collections, on retrouve de l’art abstrait, de l’art figuratif, des oeuvres fluorescentes et phosphorescentes, des grands formats, des monochromes et des oeuvres hors-série.

Quand Nathalie Landry peint la série des Westfalia, elle fait des croquis. Autrement, son processus de création est plutôt spontané, énergique et sans préméditation. Elle utilise des pinceaux, des couteaux à peindre et des cannettes de peinture en aérosol. Elle aime le carré et les formats allongés, mais ne se limite aucunement à un format en particulier.

Par la peinture, l’artiste se libère de tensions extrêmes. Elle s’exprime sans retenue, sans auto-censure et de façon moins destructrice qu’auparavant. Pour elle, le rêve devient réalité. Par le biais d’expositions, elle se fait connaître. Elle se livre au public. Son art est devenu un canal de transmission. C’est sa façon de dire les choses; c’est sa façon d’exister. Elle dira d’ailleurs que l’art est sa bouée de sauvetage.

«L’art, c’est l’aventure», explique l’artiste. Et, par définition, une aventure est un événement fortuit, de caractère singulier ou surprenant, qui concerne une ou plusieurs personnes. C’est exactement l’image que l’on peut donner à l’art de Nathalie Landry car l’acte de créer est un événement en soi, parfois singulier, toujours surprenant, qui concerne toutes personnes sensibles.

Landabstraction est son entreprise par laquelle elle vend ses oeuvres en ligne. Aujourd’hui, l’artiste rêve de déployer plus amplement ses ailes et de prendre enfin son véritable envol.

Démarche artistique écrite par HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art, rédactrice spécialisée, critique, journaliste indépendante, évaluatrice en collections – juillet 2022