Aquarelle

Travaillé au pinceau

D’aussi loin que Réjane Tremblay se souvienne, elle a toujours recherché la beauté dans tout ce qui l’entourait, notamment dans la nature, son sujet de prédilection, et à exprimer la quiétude naturelle des paysages environnants. Sa recherche personnelle à travers l’art s’articule autour de la découverte d’un lieu empreint de tranquillité, l’attrait de le représenter avec sensibilité, l’amélioration dans sa pratique et, finalement, la satisfaction et le besoin de le partager au grand public.

Dans son cheminement professionnel, la rencontre avec d’autres artistes a été importante. Bien que Réjane Tremblay travaille à l’instinct, elle s’appuie sur des bases académiques solides. Le dessin est la base de son travail d’aquarelliste. Elle y accorde une grande importance. Elle a suivi des cours en arts visuels au Cégep de Jonquière avant de suivre des cours de peinture à l’huile et des cours d’aquarelle.

Or, le partage avec ses pairs lui a permis de progresser et d’aller plus loin dans la technique de l’aquarelle. Pendant près de quinze ans, Réjane Tremblay a suivi une formation continue auprès de Judith Tremblay (SCA) et des cours de perfectionnement et de développement avec Jacques Hébert (SCA), Norbert Lemire (SCA), Pierre Tougas (SCA) et Louizel Coulombe (SCA), ce qui a largement contribué à la faire avancer dans sa technique. Elle a assisté à de nombreuses démonstrations publiques, notamment de Thérèse Fournier (SCA), Louise Falardeau (SCA), Raynald Murphy (SCA), Helmuth Ronacher (SCA), etc. Par la suite, au fil du temps, d’autres cours se sont greffés, notamment en histoire de l’art.

De l’huile à l’aquarelle, un cheminement

Après avoir exploré l’huile pendant quelques années, l’aquarelle s’est imposée comme une évidence en 2003. Néanmoins, elle n’exclut pas de toucher éventuellement à la peinture acrylique.

Pour elle, l’aquarelle est davantage adaptée à la représentation délicate de la nature et permet de créer des effets. Elle en a fait son médium de prédilection. L’artiste aime particulièrement le raffinement du médium, sa fluidité et sa transparente. A travers son travail, elle parvient à représenter la sensibilité, la douceur et la délicatesse.

«L’aquarelle est exigeante et difficile à maîtriser, mais c’est le médium le plus adapté pour représenter ce que je ressens.» «Avec des copines, un groupe s’est formé où, systématiquement, une aquarelliste réputée a animé des ateliers pour asseoir notre activité sur des bases techniques solides».

La passion s’est développée au fil du temps avec d’autres activités de formation, de développement et de perfectionnement. Ce qui avait débuté par un amusement et un loisir s’est mué en une véritable passion et en un besoin de travailler de plus en plus et de produire des œuvres destinées à être présentées, exposées, vendues et appréciées du public.

L’art et la création dans sa vie

Très tôt dans sa jeunesse, les couleurs la fascinent.

«La création me passionne. Du bricolage au montage de scénettes, en passant par la couture, dès mon très jeune âge, mes activités ludiques se passent dans la création», avoue l’artiste qui a su garder une fraîcheur dans le regard qu’elle pose sur ce qui l’entoure.

L’art sous toutes ses formes a toujours fait partie de sa vie. La musique, le théâtre, la peinture ont toujours été ses centres d’intérêt. Elle aime l’art qui suscite des émotions. En ce sens qu’elle est capable d’apprécier différentes formes d’art, mais dans les arts visuels, elle n’apprécie pas forcément tout.

Ses sujets de prédilection et sources d’inspiration

Très critique envers son propre travail, elle recherche constamment à parfaire ses sujets de prédilection, notamment la forêt, les paysages campagnards, les fleurs, les natures mortes et, bien sûr, les chevaux auxquels elle voue une grande admiration. Elle remet sans cesse l’ouvrage sur le métier pour pousser plus loin sa pratique, pour évoluer dans ce médium particulier. Ses sources d’inspiration sont variées.

Les lectures, les voyages, les visites de musées, les rencontres, les démonstrations et les discussions entre artistes sont à la source des influences marquantes de Réjane Tremblay. Les voyages à travers les diverses régions du Québec sont des occasions pour prendre les pinceaux.

Son lieu de travail et productivité

Son atelier est l’endroit idéal pour travailler. Vaste, ordonné, bien éclairé, c’est un lieu où elle passe beaucoup de temps, surtout lorsque le froid s’installe. L’été, l’artiste s’installe dans une véranda, face à son jardin de fleurs dans lequel plusieurs essences d’arbres y poussent. Elle profite ainsi de la lumière naturelle du jour. L’hiver et l’automne sont des saisons plus intenses. Elle peut travailler de 9 h à 16 h, surtout en semaine. Adjacente à son atelier au sous-sol, une salle d’exposition permet une mise en lumière de ses créations pour les visiteurs qui viennent sur rendez-vous.

Selon le sujet, les dimensions et l’inspiration, elle va consacrer plusieurs jours, voire des semaines, à l’élaboration et à la finition d’une aquarelle. Parfois, elle met l’oeuvre de côté pour y revenir quelques jours ou semaines plus tard.

Processus de création et matériel

L’acte de création s’articule autour de la recherche et du choix du sujet. Ensuite, vient l’étape de la composition et du croquis. Finalement, le processus se termine par le choix des couleurs et l’application de celles-ci sur le dessin de base. La composition ne laisse rien au hasard. L’angle de vue, le point de vue, la mise en lumière du sujet, etc. Les bases académiques sont présentes tout au long du processus créatif.

Le choix de la dimension de la feuille s’établit selon le sujet choisi. Les formats les plus utilisés sont 9 x 12, 10 x 14, 14 x 21 et 16 x 20 pouces. L’artiste se limite à ces dimensions pour la facilité de manipulation des œuvres et le côté pratique de l’encadrement. Réjane Tremblay utilise un double passe-partout, parfois triple. Le vitrage est adapté à l’aquarelle. Il est anti-UV.

Son papier aquarelle est de qualité supérieure, principalement du papier 300g Arches et Fabriano, parfois Winsor & Newton. L’aquarelle est de la marque Winsor & Newton, Holbein et Daniel Smith. Les pigments sont riches et durables. Elle utilise différents pinceaux et de la gomme de réserve.

Sa vision pour l’avenir

L’artiste souhaite poursuivre son développement artistique professionnel et acquérir une parfaite maîtrise de son médium. L’amélioration de sa technique est au cœur de ses préoccupations en tant qu’aquarelliste. Déjà membre de plusieurs affiliations professionnelles, notamment de la Société Canadienne de l’Aquarelle (SCA), elle a à cœur d’atteindre un haut niveau tout en présentant des œuvres qui continueront à susciter de l’émotion.

Démarche écrite par HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art, rédactrice spécialisée, critique et journaliste indépendante – dernière révision: mars 2025